Questions – réponses
La géothermie en général
La géothermie est-elle une énergie renouvelable ?
Oui car elle ne dégage pas de substances polluantes et elle permet de fournir de l’énergie avec très peu d’émissions de CO2, liées en majeure partie à la phase de forage.
Est-ce que la géothermie ne sert qu’à produire de la chaleur ?
Non, la géothermie – soit l’exploitation de la chaleur du sous-sol – a un spectre très large d’utilisations et d’utilisateurs/trices. Elle sert à chauffer, rafraîchir et produire de l’électricité. Elle est aussi très intéressante pour stocker des calories dans le sous-sol. Elle peut être utilisée par un particulier (pompe à chaleur pour une villa), un quartier, une ville, dans les procédés industriels et dans l’agriculture. En milieu urbain, elle est généralement utilisée en combinaison avec d’autres technologies et/ou sources de chaleur renouvelables pour chauffer et rafraîchir. Dans le cadre du projet GEOOL, la géothermie de type hydrothermal servira au chauffage et à l’eau chaude des bâtiments.
Est-ce que cette énergie est rentable ?
Utilisée à bon escient, la géothermie ne coûte pas plus cher que les autres énergies renouvelables pour la production de chaleur. Lorsqu’on produit de la chaleur à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, la géothermie doit être utilisée un maximum d’heures pour être intéressante. Il faut donc viser une densité forte pour les réseaux de chaleur afin de diminuer les coûts de distribution de la chaleur. D’où la nécessité de procéder à des forages en ville. Dans les marchés à maturité tels que le bassin parisien, le prix de la chaleur est très bas. De manière plus générale, l’évolution tarifaire du chauffage à distance basé sur des énergies renouvelables et de récupération sera largement inférieure à l’augmentation escomptée des coûts des combustibles fossiles dans les trente ans à venir.
La géothermie dans l’Ouest lausannois et le projet GEOOL
Pourquoi faire de la géothermie dans l’Ouest lausannois?
La campagne de prospection géophysique effectuée par les SiL en 2016 a démontré que les couches d’intérêt géothermique sont plus proches de la surface dans l’Ouest lausannois, ce qui a été confirmé par la seconde campagne menée en 2023 par GEOOL et les SiL. Cela implique des processus plus simples et moins chers, car nécessitant d’aller moins en profondeur. A noter également que la densité de population est plus élevée à l’ouest qu’à l’est et que les réseaux de chauffage à distance sont particulièrement avantageux d’un point de vue économique dans les zones les plus peuplées.
Pourquoi faire des forages en milieu urbain?
La chaleur étant difficile à transporter, la géothermie est rentable si elle est déployée à proximité des utilisateurs/trices. Dans le cadre de GEOOL, l’objectif est d’injecter la chaleur géothermique dans les réseaux de chauffage à distance de l’Ouest lausannois.
Y a-t-il des risques?
Dans le cadre du projet GEOOL, il s’agit de géothermie hydrothermale impliquant d’effectuer des forages entre 1500 et 3000 m maximum de profondeur, pour aller chercher de l’eau chaude naturellement présente dans les roches (aquifères). Il n’y a donc pas de risque sismique lié à l’utilisation d’une stimulation artificielle (injection d’eau à forte pression). La géothermie hydrothermale est parfaitement maîtrisée et largement répandue dans le monde et en Suisse aussi. Elle utilise des techniques semblables à celles utilisées pour la valorisation des eaux souterraines pour l’eau potable. Comme dans tout chantier, des risques existent (quoique peu probables) mais sont maîtrisés.
Quelles sont les étapes du projet GEOOL?
- Il s’agit d’abord de mieux connaître le sous-sol. Des études préliminaires ont permis d’étudier le sous-sol pour évaluer le potentiel géothermique de notre région.
- Ensuite, des campagnes de prospection géophysique permettent de cartographier le sous-sol. Les campagnes 2D en 2016 et 2023, ainsi que la prochaine campagne 3D permettent de mieux comprendre la structure géologique et de confirmer les sites de forage potentiels, c’est-à-dire là où l’eau chaude pourrait circuler librement dans le sous-sol. La géothermie hydrothermale, telle que prévue dans le projet de GEOOL, va exploiter la chaleur de cette eau afin d’alimenter les réseaux de chauffage à distance.
- Une fois les meilleurs emplacements identifiés, nous réalisons des forages exploratoires pour caractériser précisément la perméabilité de la roche et la température, deux critères fondamentaux pour exploiter la chaleur du sous-sol.
- Si les résultats sont concluants, nous installons l’infrastructure nécessaire pour exploiter cette énergie 100% locale et renouvelable. La production de chaleur va permettre d’alimenter les réseaux de chauffage à distance, contribuant à la décarbonation de nos villes.
Y aura-t-il des nuisances pour la population?
Lors des campagnes de prospection géophysique, le passage des camions vibreurs, généralement de nuit, peut être perçu par le voisinage proche durant quelques minutes, du fait du bruit des moteurs et des vibrations. Durant les phases de forage qui durent 6 mois maximum, les chantiers 24h/24 provoquent des nuisances sonores et lumineuses, à l’instar de tous travaux en ville.
Est-ce qu’il sera facile d’intégrer cette énergie dans le réseau de chauffage à distance actuel?
Oui, les développements prévus du chauffage à distance (CAD) permettront de trouver des sites géologiquement favorables pour des forages géothermiques et qui seront proches des conduites CAD, ce qui impliquera un faible coût pour intégrer la géothermie au système existant.
Y a-t-il de la place en ville pour accueillir les installations techniques de surface?
La géothermie est l’une des énergies renouvelables qui utilisent le moins de surface au sol. Le chantier de forage qui dure de 3 à 6 mois implique une emprise au sol entre 5000 et 10’000 m2. En phase de production, il faut compter un terrain de 1000 à 2000 m2 pour installer les locaux techniques (échangeur de chaleur + pompe à chaleur).
Combien le projet GEOOL va-t-il coûter?
Le coût complet du projet à charge de la société GEOOL est estimé entre 90 et 105 millions de francs suisses, avec des subventions fédérales attendues à hauteur de 40 à 50 millions de francs suisses (que le forage puisse être valorisé ou pas). Le Canton ne subventionne par la recherche et les forages. Il propose des soutiens pour les installations de production en surface, qui seront sollicités le moment venu.
Que se passe-t-il si on ne trouve pas la ressource espérée?
Le programme de GEOOL va permettre de procéder pas à pas. Les données récoltées lors du premier forage exploratoire permettront d’affiner les pronostics. Les différentes étapes prévues sont amenées à être revues à mesure de l’acquisition de nouvelles données et de l’amélioration des connaissances du sous-sol.
Pourquoi entreprendre une campagne 3D après les campagnes 2D?
Les campagnes 2D entreprises en 2016 et 2023 ont permis de récolter les données nécessaires pour choisir un site pour un premier forage exploratoire. Celui-ci est destiné à confirmer la présence d’eau chaude circulant naturellement dans le sous-sol et de préciser sa température et son débit.
Parallèlement à la réalisation de ce forage, une campagne 3D est prévue début 2025 dans un large périmètre englobant toute l’agglomération lausannoise. Elle va permettre d’affiner les connaissances grâce à une image tridimensionnelle du sous-sol afin de planifier les prochains forages du programme d’exploration géothermique.
Peut-on utiliser l'eau captée pour un autre usage?
L’eau géothermale ne peut pas être utilisée pour la consommation, ni pour l’irrigation ou l’industrie, car elle est généralement trop chargée en minéraux et trop salée. Il n’est pas non plus possible de la rejeter directement dans les eaux de surface. Après avoir été pompée pui exploitée pour sa chaleur, cette eau sera donc refroidie puis réinjectée dans un second puits, ce qui permettra de maintenir la pression du réservoir géothermique à l’équilibre et d’assurer la durabilité de l’exploitation dans le temps.
Quel est le diamètre des forages?
Les forages sont réalisés en plusieurs sections télescopiques. Le diamètre le plus large, vers la surface, est d’environ 50 cm, alors que le diamètre en fond de trou est de 15 à 20 cm. Toutes les sections supérieures du forage, qui ne sont pas utilisées pour exploiter la ressource, sont tubées avec un tuyau en acier afin d’assurer la stabilité du puits à long terme et d’empêcher le contact de l’eau géothermale avec les eaux moins profondes.
La société GEOOL SA
Pourquoi avoir créé une société privée pour réaliser ce projet?
L’objectif principal est surtout d’associer dans ce projet les fournisseurs d’énergie des communes concernées. Le capital-actions de GEOOL est ainsi détenu à hauteur de 50% par les Services industriels de Lausanne, 30% par Romande Energie (majoritairement en mains publiques) et 20% par le Service Intercommunal des Energies (appartenant aux communes de Chavannes-près-Renens, Crissier, Ecublens et Renens). Ce partenariat permet aussi de partager les opportunités, de mutualiser les compétences et les risques financiers, et de développer d’autres projets en lien tels que le développement de réseaux de chauffage à distance.
GEOOL SA collabore-t-elle avec EnergeÔ qui mène aussi une campagne de prospection?
EnergeÔ mène plusieurs campagnes de prospection sur La Côte pour son propre compte et ses projets dans la région Aubonne-Etoy-Morges. Six communes de la région morgienne sont concernées autant par la campagne de GEOOL SA que celle d’EnergeÔ. C’est pourquoi – et pour autant que le planning des procédures d’autorisation respectives le permette – les deux entités ont décidé de collaborer afin de passer une seule fois avec les camions vibreurs de la société Geo2x. Cette synergie permettra de limiter les nuisances pour la population et d’optimiser les ressources investies.
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